Un phare dans l'océan

<< Précédent | Suivant >>

Introduction au grand voyage (Julien Bourlon)
Aéroport de San Francisco : Premier jour du voyage (Julien Bourlon)
Journal : Avertissement au lecteur (Julien Bourlon)
Journal : Nuit Mauricienne ou lutte contre le racisme (Julien Bourlon)
Journal : Le Sida ou comment changer le système de santé (Julien Bourlon)
Journal : Quelle politique économique ? (Julien Bourlon)
Journal : Table mountain ou la force de la volonté (Julien Bourlon)
Journal : Comment nourrir Hope ? (Julien Bourlon)
Journal : Tous ces gens qui veulent s’en sortir (Julien Bourlon)
Journal : Les risques d’une société multiethnique (Julien Bourlon)
Journal : Remercier les bénévoles (Julien Bourlon)
Journal : importance du luxe et du futile (Julien Bourlon)
Journal : La destruction de la planète inéluctable, nous rend dépendant de la civilisation (Julien Bourlon)
Journal : L’école par groupe de niveau (et non par âge) (Julien Bourlon)
Journal : Afghanistan ou l’impossibilité de changer le monde à distance (Julien Bourlon)
Journal : Vivre sous l’emprise de la religion (Julien Bourlon)
Journal : Les franchises pour faire des entrepreneurs (Julien Bourlon)
Journal : Dubaï, un exemple d’ambition (Julien Bourlon)
Journal : Garder le contact avec le peuple (Julien Bourlon)
Journal : Thaïlande (Julien Bourlon)
Redonner des repères grâce à la nation (Julien Bourlon)
Journal : Stopper le gaspillage de l’intelligence humaine (Julien Bourlon)
Journal : Comment rendre les citoyens heureux (Julien Bourlon)
Journal : L’art de vivre australien (Julien Bourlon)
Pauvreté vs enrichissement (Julien Bourlon)
Se préparer à une France diverse (Julien Bourlon)
Journal : Comment l’Australie m’a montré la culture française (Julien Bourlon)
Journal : Melbourne, une âme en Australie (Julien Bourlon)
Aborigène : Le spectre de Darwin revient (Julien Bourlon)
La mort des populations marginales (Julien Bourlon)
Rencontre avec une personne de l’OCDE (Julien Bourlon)

Journal : Melbourne, une âme en Australie


La visite de Melbourne m’a enchanté car cette ville a une âme que ne possédaient pas les autres villes australiennes que j’ai vue. Qu’est ce que Melbourne à de plus que Perth ou Darwin et qui fait toute la différence entre une ville où l’on se sent vivre et une autre où la vie est agréable mais sans surprise ?
La taille semble un facteur important car que ce soit Barcelone, San-Francisco ou Melbourne que j’ai aimé, toutes les trois faisaient au moins 3 millions d’habitants. Le coté cosmopolite est fondamental avec les riches qui se mélangent aux pauvres, les ouvriers qui s’agitent au milieu des costumes cravates, la grosse jeune fille qui aide la vieille filiforme s’appuyant sur sa canne, le sikh qui porte fièrement son turban aux couleurs vives en croisant une religieuse dans une indifférence totale… Autant de scènes qui donnent du relief au quotidien avec toujours quelque chose de neuf et saugrenue. Mais si la population représente le mouvement et l’inattendue, l’architecture de la ville est le cadre indispensable où le tout s’anime pour faire naître l’âme. A Melbourne, le moderne côtoie le style victorien pour le plus grand plaisir des yeux. Ici des moulures, là une immense baie vitrée laisse passer la lumière dans un salon à grand volume, à gauche un immeuble gigantesque constitue l’arrière plan d’une église en pierre ocre dont l’entrée principale donne sur une place large et ombragée où il est si bon de boire un capuccino crémeux. Je n’aime pas le tramway qui est le transport le plus lent que je connaisse mais je ne peux pas nier qu’il participe à rendre ce décors vivant avec parfois son klaxon sonore qui fait sursauté les oiseaux.
Le temps joue également un rôle important pour créer l’âme de la ville car dans ce grand théâtre, il faut que chacun trouve sa place et que les bâtiments se patinent. Le barman qui fait l’angle possède sa boutique depuis vingt ans transmettant l’amour de son bar par son humeur joviale et sa joie de revoir les habitués se presser. Les traces de rouilles légères sur le côté de sa devanture font ressortir un coté ancien qui évoque la bonification du temps. Qu’est ce que j’aime quand tout n’est pas net et impeccable ! Cet excès de propreté ou de peinture fraîche m’avaient empêché d’aimer l’Australie mais ici la vie reprend ses droits avec les feuilles mortes sous les arbres, des briques légèrement tachetées par la souillure du temps... Parfois l’insolite rajoute une touche supplémentaire dans ce théâtre vivant comme cette vache perchée dans un arbre ou les couleurs vives de ces immeubles arrondies. A chaque fois je suis émerveillé par le bon goût des australiens avec des mélanges des genres toujours réussis.
La fraîcheur de Melbourne dans cet hiver approchant donne l’occasion à ses habitants de vêtir plusieurs couches de vêtement qu’ils arrangent à leur manière. Je trouve les Australiens plus beaux ainsi vêtus et cela contribue à rajouter de l’hétérogénéité dans la ville. Il est vrai que les tongues, T-Shirt ne décorent pas vraiment une ville !
Assi sur une petite place accessible après avoir bifurqué de la grande rue par une allée piétonne sous des arcades, je me sens bien. L’espace est agréable avec d’un coté la vue sur la rivière qui s’écoule doucement bordée par des arbres et de l’autre des restaurants, bars, galeries d’art et petits commerces. Les banques froides et lugubres ont été chassées pour laisser les commerces qui favorisent les échanges. Là réside l’art d’ordonner les commerces pour faciliter la vie des citoyens mais aussi créer des lieux de vie agréable.

Mais que serait l’âme de la ville sans sa nuit nocturne ? J’ai rencontré un londonien dans mon packpacker avec qui je suis sorti dans les bars alentours. Il est grand, mince, noir et se dit voleur en plus d’autres activités de DJ pas assez lucratives. Neuf ans qu’il vivrait en Australie mais avant-hier sa femme l’aurait mis dehors pour une dispute, ce qui est l’explication plausible de sa présence dans le dortoir du packpacker. En début de soirée, il m’explique l’usurpation d’identité et comme les français de Darwin, me décrit l’excès de confiance des Australiens qui se font avoir par les ukrainiens qui installent, entre autres, des systèmes pour copier les empreintes des cartes bleues dans les distributeurs automatiques. Après trop peu de bières, il me dit qu’il est dealer de coke et je me dis qu’il est mytho. C’est possible, j’en ai croisé des comme lui mais je l’écoute poliment car il a cette faculté naturelle de parler à tout le monde. Il me met en relation avec la serveuse avec qui je parle quelque peu puis la soirée se poursuit, ponctuée d’une dizaine de rencontres. Les australiens sont très nombreux à savoir quelques mots de français et cela me permet de casser la glace facilement. Les bières se consomment et j’apprécie particulièrement un mauricien de 26 ans qui a vécu à Floréal où je résidais lors de mon voyage dans cette île de l’océan indien. Les mœurs sont plus relâchées à Melbourne et ce jeune homme, arrivé il y a six ans en Australie, sort avec une femme d’une quarantaine d’années fort sympathique. La soirée avance au son d’un excellent groupe de musique avant que je rentre un peu éméché vers 2 heures et demi. Melbourne me plait décidément beaucoup avec des lieux nocturnes où des gens de plus de vingt cinq ans et d’origines diverses partagent une tranche de vie. Il ne s’agit pas de sortir tous les jours mais savoir qu’il existe des lieux sympathiques quand on veut se changer les idées reste très important pour créer l’âme d’une ville.

Quelles leçons pour Hope ? Si nous voulons que les villes de ce pays aient une âme, il faut créer 3 ou 4 villes de plus de trois millions d’habitants mais aussi des plus petites villes pour respecter les goûts de chacun. Ainsi ceux qui aiment sentir la vie coulée dans leur veine et ne s’inquiètent pas du bruit, choisiront les grosses villes tandis que ceux qui recherchent la tranquillité iront dans les villes dont les populations seront inférieurs au million d’habitants. Le coté neuf du pays est forcément un handicap mais en mélangeant les communautés, nous pouvons certainement créer une âme particulière avec des lieux de vie où le restaurant indien côtoie le bar à Chicha où l’on va se détendre après une dégustation de sushi. Les matériaux pour faire la ville ne doivent oublier ni la brique couverte de lierre, ni la pierre car ces deux matériaux s’améliorent en conservant les cicatrices du temps qui passe. Il faudra faire attention de conserver une certaine cohésion dans l’architecture de la ville avec le temple japonais qui devra se marier avec l’église ou les bureaux modernes de plusieurs centaines de mètres. Melbourne me prouve que cela est possible… alors faisons le !

Marc le 21/05/2009


Article rédigé par: Julien Bourlon le 21/05/09
Ce document n'a jamais été modifié
";

Page : 1/1


Article par page

Modifier article
Imprimer article
Exporter article
Commenter
1 commentaire(s)


Notez le !
1 2 3 4 5


Notes : Article n'a jamais été noté


Personnes ayant
 - vues l'article : 3928
 - votées : 0