Dans l’avion pour l’Ile Maurice, j’étais rempli de doute. Mon ignorance me faisait frissonner car j’allais passer un an à formaliser mon projet d’immigration massive. Face à mon incompétence, je comptais sur mes bonnes intentions tout en m’en méfiant car le nombre de morts exterminés par des auteurs pensant sincèrement améliorer le monde est effrayant. Au plus profond de moi, j’aimais les gens, je détestais la méchanceté et je savais que le savoir est relatif. Il n’y aurait pas de dogme, pas de vérité dans mon discours mais des pistes qui demanderaient à être débattues démocratiquement. Je ne suis pas un saint mais face à mon ignorance, j’espère que ma bonne foi, ma tendresse et ma douceur me permettront d’avancer en faisant plus de bien que de mal vers le chemin inconnu qu’est l’organisation d’une immigration massive.
J’avais pris la décision d’écrire sans savoir où cette aventure m’emmènerait : j’étais effrayé. J’allais tâtonner, écrire des absurdités et les montrer à ceux qui veulent bien me lire. Les gens me prendraient certainement pour un fou ou un illuminé. Peut être aurais-je beaucoup de mal à trouver mon prochain travail ? Je tremblais dans cet avion où l’air était trop climatisé... Pourtant l’espoir réchauffait mon corps. Une personne trouverait peut être une idée intéressante dans mes écrits et en ferait quelque chose. Une telle perspective donnerait un sens à ma vie !
J’espérais écrire comme Monnet ou Van Gogh peignaient leurs tableaux : par touches successives. Chaque article rajoutant une impression plus qu’une description. J’allais me livrer dans ce que j’avais de plus personnel. Je savais que j’allais choquer, amuser, m’humilier mais j’avais envie d’aller au bout de mes idées. Mon temps m’était compté car mon désir d’une autre vie avec femmes et enfants était présent. Bientôt elle
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