L’arrivée à New York

L’aéroport de New York était en pleine effervescence lorsque Marc arriva le 1er novembre 2005. Une tempête de neige qui risquait de bloquer la ville était annoncée pour le lendemain. La sortie de l’avion fit frémir le jeune homme car le froid était vivace et son cœur triste. Personne ne l’attendait dans cette ville où il ne connaissait personne et il allait connaître la difficulté de parler une langue étrangère, ses cours d’anglais n’ayant pas eu le succès escompté.

Une heure après avoir quitté l’aéroport, Marc arriva à New York. Les immeubles gigantesques étaient partout, ils écrasaient le jeune homme perdu par ce premier voyage hors de France. Image piteuse d’un immigré frigorifié, abandonné dans une jungle urbaine et pouvant à peine communiquer.

Autant dire que les premiers jours furent laborieux. Le matin, il mettait son costume et allait d’entreprise en entreprise pour chercher du travail. A chaque fois, il rentrait à son hôtel trois heures plus tard complètement désabusé. Il cherchait mal car son piteux niveau d’anglais ne lui permettait pas d’exercer sa profession aux Etats Unis. Il devait oublier les diplômes et commencer au bas de l’échelle.

Parfois la chance sourit. Alors qu’il buvait une bière à Manhattan, le patron lui demanda s’il voulait être serveur dans son bar-restaurant. Marc était têtu, il ne voulait pas rentrer en France avec un sentiment d’échec. Il lui fallait trouver un emploi et se prouver qu’il était capable de vivre aux Etats Unis. L’offre du barman n’avait rien d’engageant mais pour les raisons évoquées, il accepta immédiatement.
Sa situation allait être celle d’un immigré sans papier. Il allait travailler dur avec la peur au ventre à chaque contrôle d’identité. Cette expérience choquante allait durer un an. Une année riche où il allait rencontrer Michel et Rodolphe, deux hommes qui allaient être ses mentors et permettraient au citoyen de troisième zone, qu’il était devenu, de prendre sa revanche.