L’informatique est la mémoire de l’humanité

Marc décida de travailler un mois supplémentaire avant de prendre une décision sur son éventuelle démission. Alors qu’il animait une réunion avec les futurs utilisateurs d’un logiciel qu’il devait développer, il ne put s’empêcher de voir son futur programme comme la mémoire de toutes les règles de gestion connues par les personnes autour de la table. Tel futur utilisateur expliquait le fonctionnement des subventions, tel autre comment calculer la rentabilité du contrat, un autre la règle de l’amortissement. Marc notait tout au tableau et s’assurait auprès du groupe que la règle était la bonne et en cas de désaccord entre les personnes présentes, il cherchait à comprendre pour trouver une règle consensuelle. Bientôt tout ce savoir humain serait ingurgité par l’ordinateur qui saurait faire tous les calculs en quelques secondes. Par son travail, Marc faisait un transfert de connaissance entre l’humain et la machine. Involontairement il était un des rouages de la complexité qui rend l’être humain remplaçable.
Dans le monde de l’entreprise, il est connu que le savoir est souvent synonyme de pouvoir. Or les personnes autour de la table venaient de donner tous leur savoir à la machine avec comme conséquence directe la perte de leur pouvoir. Demain leur chef qui souhaite connaitre les chiffres n’a plus besoin d’eux car il suffit de demander à la machine ! Alors pourquoi ces personnes donnent-elles leurs connaissances ? Tout simplement car la compétition entre les entreprises demandent des gains de productivité et ce transfert de connaissance vers la machine permet des gains considérables. C’est donc une question de survie de l’entreprise qui si elle ne le fait pas, sera bientôt dépassée par ses concurrents avant de faire faillite. Le salarié qui ne donne pas son savoir risque de finir au chômage ou plus certainement de voir sa prime sur les
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