Un phare dans l'océan

Les 18 premiers mois avant l’arrivée des immigrants


La première mesure de Marc, chef d’état de la France, fut de lancer un grand concours d’architecture avec l’objectif de concevoir la première ville de Hope. Les contraintes principales étaient le coût, la situation géographique, un espace favorisant le mélange des communautés et la taille de la ville. Celle-ci devait accueillir un million d’habitants sur une surface de dix kilomètres sur douze ce qui correspondait à la taille du territoire acheté en Creuse. Les architectes du monde entier n’avaient que six mois pour présenter leurs solutions. Le vainqueur recevrait un bonus substantiel et serait grandement associé à la réalisation des travaux. Tous les projets avaient leur chance car en l’espace de quelques années 50 villes seraient construites et leurs contraintes seraient sensiblement les mêmes. Ainsi un projet éliminé, pourrait très bien être recyclée pour une prochaine ville.

Les six mois à attendre les premiers plans des villes furent mis à contribution pour construire les infrastructures nécessaires. Quelque soit l’organisation de la ville, celle-ci devait être reliée par des autoroutes et des voies de chemin de fer, alimentée en électricité, en eau, en fibre optique et traversée par un système d’égout performant. Tous ces réseaux furent construits en 5 mois car la future ville était située dans un espace vierge n’opposant aucune contrainte à la pose des canalisations. Les plans d’un aéroport fut également dessinés en attendant l’arrivée des immigrants pour le construire.

Marc avait choisi de faire venir sur 5 mois le million d’habitants de la première ville et d’après ses prévisions, seul 40% de la ville aurait été bâti lorsque le dernier immigré arriverait. Cette décision était réfléchie car il avait besoin des habitants de Hope pour construire la ville et faire baisser le coût de la masse salariale du projet. Pour les loger, Marc avait commandé l’achat de 100 000 caravanes qui serviraient de logement temporaire pour 500 000 personnes en attendant la fin des travaux. Les architectes devaient donc prévoir un espace pour entreposer ces milliers de caravanes avant qu’elles soient progressivement retirées avec l’avancée du chantier. Ces véhicules seraient ensuite réutilisés lors des constructions des villes futures.

De manière à augmenter la capacité de production d’électricité de la France, un contrat avec l’Algérie fut signé avec la mise en place de milliers de panneaux solaire. L’énorme tuyau qui allait traverser la Méditerranée pour apporter l’électricité était également en phase de conception et sa mise en service aurait lieu 5 ans plus tard en 2023. Une joint-venture regroupant les gouvernements français et algérien fut crée pour que les deux pays partagent les risques et les bénéfices d’un tel projet.

Au bout de six mois, une vingtaine de cabinets d’architecture déposèrent leur dossier. Six étaient européens, quatre américains et les dix autres étaient chinois, japonais, sud africains, brésiliens et indiens. Parmi toutes les propositions, deux projets retinrent particulièrement l’attention du jury dont Marc faisait parti. Le premier était constitué de quinze sphères de tailles diverses et réparties sur toute la superficie de la ville. Leur diamètre allait de cinq cent mètres à un kilomètre. Le deuxième projet était constitué d’une grande tour centrale en forme de cône de 1200 mètres de hauteur. Cet énorme building était relié par des trains suspendus à une cinquantaine de cônes plus petits pouvant accueillir 20 000 habitants chacun. La ville était entourée d’une énorme autoroute qui reliait tous les cônes entre eux. Quatre tunnels sous terrain permettaient au cône central d’être relié à ce périphérique. Les cônes n’étant pas accessible aux voitures, ils possédaient tous un énorme parking sous-terrain avec des dizaines d’ascenseur pour relier les étages. Tous les cônes étaient sur pilotis car le territoire sur lequel la ville était installée, avait gardé son aspect sauvage. Certaines portions du périphérique étaient construites en hauteur pour laisser la faune entrée et sortir. Dans cette nature semi-sauvage, il y avait un lac entouré de forêts parcourues de chemins pédestres. Ceux-ci permettaient aux habitants de se ressourcer et de rejoindre en marchant le petit port pittoresque à coté duquel une fête foraine et de nombreux restaurants étaient installés.

Marc avait adoré ce deuxième projet car il permettait à un million d’habitants de vivre dans une ville disposant de toutes les possibilités de se distraire sans être polluée par des transports efficaces qui traversaient la ville en moins de dix minutes grâce à la combinaison des trains pour les déplacements horizontaux et des ascenseurs pour les déplacements verticaux. La végétation sauvage du parc permettait aux hommes de vivre en harmonie avec la nature mais aussi de prendre l’air. Le cône central disposait d’un immense temple dédié à toutes les religions favorisant ainsi l’intégration des communautés c’est pourquoi il n’y avait pas de temples voués à une communauté particulière. Malgré tous ces avantages, c’est l’autre projet « Sphères » qui fut choisi pour être la première ville de Hope mais ce n’était que partie remise car cette ville allait voir le jour sous le nom de « Grand chapiteau ». Ce nom évoquait son énorme bâche transparente qui avait été rajoutée pour relier le grand cône central aux cinquante cônes d’habitation. Cette grande toile était installée en hiver pour préserver la chaleur de la ville des hivers glacials de « la petite Sibérie » où elle avait été construite.

Ce furent des architectes américains qui proposèrent la ville « Sphères ». L’immense boule centrale avait été conçue pour installer les usines et les sièges sociaux des entreprises. Un énorme centre commercial reliait les lieux de travail entre eux et possédaient des dizaines de restaurants, cinémas et salles de sports. De manière à laisser la lumière du jour rentrée dans le bâtiment, la boule avait été évidée en son sommet avec un grand trou ayant la forme d’un cône renversé. Les autres sphères servaient de lieu de résidence et de distraction. Elles pouvaient vivre en autonomie et chacune possédait un petit lac où l’eau était à 25 degrés avec tout autour des plages de sables, d’herbes ou de galets fins. Les sphères se distinguaient par leur ambiance d’intérieure qui allait du très conservateur au très libertin pour la sphère la plus coquine. Cette dernière était la plus petite avec une population de 30 000 personnes. La plage était par exemple naturiste et il fallait avoir 21 ans pour rentrer dans les endroits chauds situés en son cœur. Tous les bâtiments possédaient une grande place en leur sommet avec un restaurant panoramique pour prendre l’air. Les sphères étaient séparées en quartier de 10 000 personnes avec pour chacun d’eux un petit amphithéâtre d’une capacité de 200 places qui serait le lieu où s’exercerait la démocratie. Un système de train automatique permettait de relier les sphères entre elles et les déplacements au sein des sphères se faisaient via deux petits trains circulaires qui reliaient le train principal à la vingtaine d’ascenseurs gigantesques qui alimentaient tous les étages. Avec ce système, la personne la plus éloignée du réseau de transport ne marchait pas plus de 200 mètres. Tous les appartements étaient situés à la périphérie de la Sphère pour posséder des fenêtres donnant sur l’extérieur. Le centre des sphères était occupé par les temples, les hôpitaux, les écoles, les supermarchés, les salles de jeux, les terrains de sport, le lac… bref tous les lieux publics qui à défaut de lumière du jour était éclairée par de petits soleils artificiels. Ils étaient programmés par ordinateur et c’est pourquoi on pouvait avoir un couché de soleil sur le lac à 11 heures du matin. Le grand stade de 50 000 places avaient été placé à l’extérieur des sphères. Son dôme chromé renvoyée la lumière du jour aux grosses boules qui, par un système de miroirs, récupéraient les rayons lumineux pour éclairer leur grande place centrale. A l’exception de la sphère centrale, beaucoup trop lourde, les autres sphères étaient installées sur de grands piliers afin que la lumière du soleil atteigne tout le bâtiment.

Ce projet était évalué à deux ans de travaux avec 100 000 ouvriers au plus fort de la construction. Il demandait un vrai savoir faire et des machines outils très puissantes pour manipuler l’acier, le verre ou le béton. C’était un défi incroyable car la sphère centrale allait être le plus grand bâtiment du monde. Le jury avait mis 15 jours à délibérer et seulement 7 mois après l’investiture de Marc à la présidence de la république, la première grue était installée sur le chantier. Vinci et Bouygues avaient été choisis pour codiriger la réalisation sans qu’il y ait eu d’appel d’offres ce qui avait fait grincer les partenaires européens exclus du plus grand marché mondial de la construction. Marc s’était occupé personnellement du contrat avec les deux entreprises françaises qui devaient en contre partie fournir gratuitement 25% des logements à la mairie de Hope. Ils seraient donc payés par la vente où la location des 75% des logements. Le gouvernement de Hope paierait pour le stade et les lieux publics. D’après les prévisions, les deux géants de la construction margeraient à 20%. Marc n’avait pas prévu de pénalités de retard car il savait déjà qu’il y en aurait. Le jour venu, il se réunirait avec les deux présidents des deux groupes et en quelques heures ils trouveraient un accord sans perdre de temps avec les avocats ou les juristes. A quoi bon perdre son temps à anticiper quand on ne sait pas ce qui va arriver ? Marc pouvait se permettre un tel fonctionnement car il y avait 49 autres villes à construire qui excitait les appétits. Les intérêts de Marc et des deux groupes de BTP convergeaient donc l’intelligence suffirait pour régler les éventuels problèmes. Le président français avait insistés sur deux points, Vinci et Bouygues devaient faire travailler les partenaires français et fournir 10 000 ingénieurs et ouvriers qualifiés pour diriger les 90 000 ouvriers qui seraient issus des habitants de Hope. En attendant, ils avaient 12 mois pour s’organiser, construire le stade, la ville temporaire et construire la première sphère pour disposer d’un retour d’expérience. Ensuite, il faudrait recruter et former parmi les 500 000 travailleurs de Hope, les 90 000 ouvriers qui participeraient à la construction. De manière à produire les grus, l’acier… une usine avait été installée à Clermont Ferrant dans d’anciennes usines Michelin. Les allemands qui ont un savoir faire éprouvé dans ces technologies, avaient été sélectionnés à la condition qu’ils produisent en France. C’était un point essentiel car Marc voulait que les français soient les premiers bénéficiaires de leur générosité. Ainsi des dizaines de millier d’emplois avaient été créé et après moins d’un an à la présidence de la république, le nombre de chômeur avait diminué de 800 000. Il n’y avait pas que le bâtiment qui avait su tirer parti de cette croissance mais aussi les constructeurs de caravanes, les SSII qui avaient commencée à concevoir le logiciel pour les transactions bancaires, l’entreprise qui avait été choisi pour apprendre le français aux immigrés avaient recruté des centaines de jeunes… Bref la France était en pleine effervescence et attendait fébrilement le 1 janvier 2019 lorsque les premiers immigrés arriveraient.


Article rédigé par: Julien Bourlon le 12/04/09
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