Un phare dans l'océan

Richard Dormal contre-attaque


Avril 2026 fut le mois le plus meurtrier sur le territoire français depuis la deuxième guerre mondiale. Des attentats aveugles firent 30 000 morts nécessitant la mise en place d’un couvre feu après 20 heures et l’interdiction de se rassembler pour éviter de créer des cibles trop importantes. Toutes les forces françaises s’étaient déployées sur le territoire et la France avait même fait appel à ses partenaires européens pour l’aider à se défendre. Mais si avril fut meurtrier en France, il le fut également en Angleterre, Espagne, Italie et Allemagne qui souhaitaient ouvrir des villes hopiennes sur leur territoire. Dix mille morts furent totalisés dans ces quatre pays qui décidèrent de reporter à plus tard leur décision de créer des villes hopiennes.

Comme Marc le craignait, la France restait donc le seul pays capable de faire la révolution, surtout quand on sait que les populations allemandes et italiennes étaient particulièrement vieilles et donc conservatrices. L’attentat le plus meurtrier avait tué huit milles personnes lorsqu’une petite bombe nucléaire avait explosé dans un stade de 40 000 places lors de la demi-finale de la coupe de France. Pourtant, le plus grave avait été évité, lorsque des saboteurs avaient tenté de faire exploser une centrale nucléaire. L’enquête avait permis de remonter à un financement aux Bahamas et de hauts dirigeants américains étaient suspectés. Spirit avait aussi été attaqué par des extrémistes catholiques. L’explosion du monastère de l’école chrétienne avait fait quelques morts, mais c’est surtout le terrorisme islamique qui avait fait des dégâts en tuant plus de 500 personnes.

Dans ce climat meurtrier, Richard Dormal ne resta pas inactif. Il savait que dans les relations humaines, il faut toujours faire du parallélisme de forme. Dans un jeu bipartite, les chercheurs de la théorie des jeux ont montré de nombreuses fois que l’on maximisait ses gains en imitant l’autre. Il veut collaborer, je collabore. Il veut la guerre, je fais la guerre. Une grave erreur serait de s’obstiner à collaborer quand l’autre veut la guerre car cela est interprété comme de la faiblesse et on se fait massacrer. Même si Hope véhiculait des sentiments de fraternité, de respect ou de pardon, le jeune pays devait se battre pour survivre et avec Richard Dormal, il possédait un être rigoureux, obstiné, connaissant si bien les rapports humains qu’il savait où et quand frapper pour faire chanceler ses adversaires.

D’après ce que les services secrets avaient réussi à réunir comme informations, un sénateur américain, qui s’était fait élire grâce au lobby des armes, serait le leader d’un groupe de pression américaine représentant les intérêts des marchands de tanks, de F16 ou autres armes de destruction massive. Richard Dormal décida qu’il fallait tuer cet homme et accuser le lobby des armes de ce crime. Ensuite il faudrait répandre de fausses rumeurs pour que les américains fassent le lien entre leurs entreprises et les attentats à Hope. Si le peuple américain soupçonnait ses lobbies de pareils crimes, ceux-ci devraient immédiatement arrêter leurs attentats pour ne pas risquer de perdre leur marché domestique.

Richard Dormal mit immédiatement son plan à exécution et le 28 avril, le sénateur mourrait dans un attentat mené par les services secrets français. En même temps, toutes les preuves dénichées par la France et qui conduisaient à soupçonner le lobby des armes américaines pour le financement des attentats furent publiées sur Internet et envoyées aux journalistes des principaux médias du pays de l’oncle Sam. Pour rajouter des soupçons, de fausses preuves mettant en scène le sénateur mort montraient sans ambiguïté la responsabilité du lobby des armes pour les versements financiers qui avaient conduit aux attentats en Europe.

La réaction dans l’opinion américaine fut immédiate avec la demande de boycotter les produits des multinationales visées. Les armuriers américains furent notamment violemment pris à partie et une pression immense monta sur le gouvernement américain pour les contrats passés avec les sociétés soupçonnées du financement des attentats. Le 10 mai, le lobby des armes était dissous et une instance de régulation fut nommée par le congrès des Etats Unis pour éplucher tous les comptes des entreprises et traquer les versements suspects. En trois semaines, Richard Dormal avait réussi à couper les financements d’une bonne partie des attaques, mais il savait que d’autres financements venaient des familles rentières d’Arabie Saoudite, qui étaient complètement embrigadées par l’Islam et du groupement d’intérêts dirigé par Ai-Li Martin. Face aux menaces du terrorisme religieux, Richard appliqua la même méthode en faisant exploser un des lieux saints de l’Islam. La France grâce à ses longues relations ambiguës avec le monde musulman avait appris à le connaître parfaitement et elle avait fait accuser un fils du roi d’Arabie Saoudite dont les liens avec le terrorisme étaient connus de tous. Comme il faisait un commanditaire très probable, le peuple d’Arabie Saoudite commença à gronder, bien aidé par les anglais et les français qui semaient le vent de la révolte, comme ils avaient su si bien le faire dans les pires moments de la colonisation. Comprenant que son temps était compté s’il ne collaborait pas avec les européens, le roi d’Arabie Saoudite fut obligé de se séparer de ses amis fondamentalistes en leur coupant les vivres. La France et Scotland yard avaient assez d’espions pour s’assurer que les mesures étaient prises et les fondamentalistes coupés du soutien financier devenaient impuissants.

Pour Ai-Li Martin, Richard Dormal ne voulait pas utiliser la même technique pour ne pas discréditer les entrepreneurs français. Il organisa un petit accident de la route où la belle asiatique fut blessée légèrement et dans les fleurs de condoléance, il lui joignit la photo de la femme découpée au scalpel que Marc Couturier lui avait montré quatre ans plus tôt. Au dos de la photo, il avait écrit de sa main « Dernier avertissement ». Ai-Li Martin ne connaissait Richard Dormal que de réputation, mais elle savait qu’il avait des contacts partout et qu’il était intouchable. Le temps de l’intimidation des peuples d’Europe devait se terminer.


Article rédigé par: Julien Bourlon le 22/06/09
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