Un phare dans l'océan

Julien mène son enquête


Julien fut réveillé à cinq heures du matin par la mère de Jasur qui gémissait. Il se leva pour aller voir et trouva Jasur à son chevet qui se préparait à l’emmener à l’hôpital. Le français proposa son aide et quelques instants plus tard, il transportait la malade sur un brancard. Avec Jasur, ils utilisèrent le bateau privé de l’immeuble pour rejoindre l’hôpital. Pendant le court trajet, l’agent des services secrets français remarqua que l’ouzbek gardait un sang-froid remarquable malgré la fatigue et les cris de douleur de sa mère. Après quelques minutes, ils rentrèrent dans l’hôpital où la malade fut immédiatement prise en charge par les infirmiers pour faire des analyses médicales. Julien et Jasur furent invités à patienter dans la salle d’attente et l’ouzbek parla le premier :
- Merci pour votre aide.
- J’ai juste fait mon devoir d’être humain.
Jasur laissa le silence s’installer puis reprit calmement, pesant chacun de ses mots
- Je ne vais pas pouvoir rester longtemps à l’hôpital à cause de mon travail de commissaire. Pouvez-vous veiller ma mère ?
Julien écouta son cśur et accepta. Ce n’était pas très prudent de laisser Jasur dans la nature mais il avait profité de la nuit pour glisser un émetteur dans la chaussure de son hôte. Il pourrait ainsi le suivre à la trace.
- Donnez-moi votre numéro de téléphone et je vous appellerai dés que j’aurai des nouvelles de votre mère.
Jasur lui donna et partit dans la nuit. Resté seul, Julien s’endormit sur la chaise sachant que son émetteur biperait si le commissaire sortait de la zone des cinq kilomètres. Deux heures plus tard, les médecins vinrent annoncer que la malade était hors de danger et qu’elle pouvait même rentrer chez elle pour se reposer. Julien appela immédiatement Jasur et lui laissa la bonne nouvelle sur son répondeur car ce dernier ne répondait pas. Il appela ensuite Parveen qui donnait à manger à son dernier né. Elle l’invita à rentrer, en compagnie de la grand-mère toujours convalescente suite à son inclusion intestinale. C’est ce que fit Julien qui décida ensuite de sortir en attendant que Parveen quitte son domicile pour qu’il puisse le fouiller à sa guise.

Il était huit heures du matin et tout le monde semblait dormir. N’ayant pas de but précis, Julien décida de marcher au hasard pour découvrir comment fonctionnait une ville à Hope. Il commença par visiter un amphithéâtre, symbole de la démocratie où les citoyens se rassemblaient pour discuter des nouvelles lois ou de leurs préoccupations quotidiennes. Un panneau lumineux indiquait les différents thèmes abordés avec les horaires. A 18 heures, la séance était sur l’organisation de la brocante du quartier et à 21 heures une deuxième séance parlerait de l’organisation d’une milice citoyenne pour se protéger des attaques. Julien remarqua la petite buvette sur le coté. Visiblement ces assemblées se tenaient dans la bonne humeur et il se promit d’y retourner pour voir comment elles fonctionnaient. Julien remarqua le nombre très important de terrains de sport avec des gymnases, des piscines ou des stades dans chaque quartier et il croisa plusieurs personnes d’origine asiatique s’adonner à leur gymnastique matinale. Au bout d’un certain temps, il se rendit compte également qu’il n’y avait pas de publicité sur les murs. Il y avait certes les enseignes lumineuses des magasins mais pas un seul panneau d’affichage. A la réflexion, c’était assez plaisant car tous ces panneaux étaient vraiment intrusifs en polluant sa mémoire de choses inutiles. Vers dix heures, Marc s’arrêta sur une petite place ombragée par des arbres. Il vit quelques personnes qui accrochaient des guirlandes et leur demanda ce qu’elles faisaient.
- Tous les vendredis, nous organisons un bal de quartier à partir de 19 heures. C’est de la musique traditionnelle de nos pays et ce soir, nous apprenons les danses éthiopiennes. La semaine dernière, les colombiens nous ont montré leurs danses et certains étaient même venus avec leurs instruments de musique et leurs habits traditionnels.
- Et c’est payant, demanda Julien
- Non c’est gratuit, nous finançons le bal grâce à la buvette mais toutes les personnes sont bénévoles donc même les boissons ou les aliments ne sont pas chers. La semaine dernière, les familles colombiennes avaient même offert quelques biscuits de leur pays.
- Et depuis quand faites-vous ces bals ?
- Dès le début de la ville car nous avons repris toutes les bonnes idées testées dans les autres villes. Une personne de sphères était venue nous aider pour organiser les trois premiers bals, mais maintenant nous sommes complètement autonomes. Vous devriez venir car même si nous sommes très heureux de danser et de partager nos racines avec nos voisins de quartier, tout le monde est le bienvenu.
Julien remercia le jeune homme qui lui avait répondu et voyant l’heure tourner, décida de rentrer chez Parveen pour fouiller la maison dans l’espoir de trouver des éléments compromettants sur Jasur. Sur le chemin du retour, il passa par le grand stade de la ville où des affiches annonçaient le match du lendemain. Visiblement, un championnat entre les seize villes de Hope était organisé et le match du lendemain opposant New Vegas à Sphères semblait important. Intrigué, Julien décida de se rendre à la billetterie pour demander des informations.
- Hope a inventé deux nouveaux sports dont le corico qui est un jeu d’équipe à dix contre dix. Venez au match de demain et vous verrez, c’est une grande fête. A Hope, nous avons repris le concept de la NBA avec des franchises dans chaque ville. Ainsi, toutes les villes sont représentées une et une seule fois et pour ne pas avantager une ville par rapport à une autre, tout l’argent récolté est donné à la fédération qui redistribue un montant identique à chaque équipe avec des bonus pour les équipes qui atteignent les phases finales.
Julien réserva des places en prévoyant d’inviter la petite famille de Jasur. Après tout, si l’état français lui avait donné de l’argent, c’était bien pour le dépenser !

A son retour, dans la maison des Pirelov, il trouva juste la grand-mère qui dormait. Parveen était partie travailler en laissant son petit dernier à la crèche de la résidence. Alors qu’il fouillait tout méthodiquement, il tomba sur une lettre écrite par Jasur pour sa femme. Il l’ouvrit et comprit immédiatement qu’il avait trouvé la preuve qu’il cherchait

Parveen chérie,
Je ne t’ai pas tout dit sur ma vie. J’ai été embrigadé à 17 ans par le KGB et lors de mon retour en Ouzbékistan, ils m’ont donné l’ordre d’abattre Marc Couturier. J’ai refusé mais ils ont menacé de te tuer, ainsi que toute ma famille si je n’obéissais pas. L’attentat manqué de New Vegas sur le président, c’était moi. Même si j’admire cet homme, je vous aime infiniment plus et c’est pourquoi j’ai essayé de le tuer pour vous sauver. Aujourd’hui, les services secrets français sont sur mon dos et je suis obligé de me cacher pour survivre. Si je me fais attraper, je ne pourrais plus vous protéger.
Dès que tu auras lu cette lettre, détruis la. Je suis désolé pour le mal que je vous fais à toi et notre chère petite famille, mais sache que je t’aime plus que tout au monde. Je vais essayer de tuer Marc Couturier avant le 15 avril mais si je n’y arrive pas, tu seras en grand danger car les forces du KGB voudront te tuer pour me punir. Tu devras absolument te mettre sous la protection des français dont notre hôte fait partie. C’est un homme bon et même si il a pour mission de me descendre, tu peux lui faire confiance.
J’espère que cette lettre n’est pas un adieu. Je t’aime.
Ton aimé.

Au moment où Julien finissait de lire, Parveen rentra dans l’appartement. Julien n’essaya pas de se cacher et au contraire, il l’appela :
- Que faites-vous dans ma chambre ?
- J’ai trouvé cette lettre pour vous mais si je vous laisse la lire, je dois absolument la garder comme pièce à conviction.
Parveen ne comprenait rien. Elle avait reçu un texto de Jasur, lui demandant de rentrer de toute urgence pour lire une lettre se trouvant dans la taie de son oreiller et voilà qu’elle trouvait Julien en train de la lire. Après une lecture rapide, elle s’effondra en larme sur son lit. L’agent des services secrets la prit dans ses bras en la laissant exprimer sa détresse et sa colère par des petits coups de poings qu’elle lui distribuait sur son torse.


Article rédigé par: Julien Bourlon le 17/06/09
Ce document n'a jamais été modifié
";

Page : 1/1


Article par page

Modifier article
Imprimer article
Exporter article
Commenter

0 commentaire


Notez le !
1 2 3 4 5


Notes : 3,0/5


Personnes ayant
 - vues l'article : 2785
 - votées : 15