Un phare dans l'océan

Les lobbies américains lancent des grèves meurtrières en France


La démocratie participative avait été établie à Hope sur le modèle du site web que Marc Couturier avait mis en place en 2010. Il s’était inspiré de Wikipedia pour construire son site où tous les membres du parti « France pour tous » avaient partagé leur connaissance et décrit le nouveau monde qu’ils souhaitaient. Toutes les règles de fonctionnement du nouveau pays avaient été décrites sur ce site, que ce soit le fonctionnement des nouvelles entreprises, le système de valorisation du travail des bénévoles ou les règles du commerce équitable utilisées à Hope pour les produits agricoles et les médicaments. Ce site web embryonnaire avait depuis bien évolué et il avait été réutilisé douze ans plus tard, lorsque Hope avait décidé de passer à la démocratie participative. Les quatre premières années de fonctionnement de cette nouvelle façon de gouverner avaient montré que ce nouveau système permettait de prendre des décisions aux bénéfices du plus grand nombre. Le président élu représentait le pays et son gouvernement proposait les lois. Le peuple disposait du pouvoir législatif en votant et en discutant les lois mais aussi exécutif en pouvant, lui aussi, proposer des lois. Depuis plusieurs mois, ce système faisait la une de la presse américaine et les lobbies américains du pétrole ou des armes commençaient à trembler. Ces groupes d’intérêts avaient connu leur heure de gloire quand ils avaient manipulé le sénat américain en lui faisant croire que l’Irak représentait une menace pour l’Amérique. Le nombre restreint de sénateurs avait rendu cette action assez simple et les Etats Unis avaient déclaré une guerre qui avait rapporté des milliards de dollars aux entreprises du pétrole et des armes. Tant pis pour les dizaines de milliers de morts ou la destruction d’un pays!

Or la mise en place de la démocratie participative demandait une manipulation beaucoup plus délicate des populations avec des milliers de personnes qui votent et une agence gouvernementale qui fait attention au temps de parole des différents protagonistes et qui publie un tableau récapitulatif des arguments des différents camps. Si l’Amérique adoptait la démocratie participative, c’était la fin des lobbies. Ceux-ci l’avaient bien compris et depuis quelques mois, ils faisaient circuler de fausses rumeurs parmi les syndicats français pour monter une grève gigantesque contre le projet d’agrandissement de Hope.

Le 16 mars 2026, un million de français se mirent en grève avec des banderoles demandant l’arrêt de Hope. Les revendications allaient dans tous les sens et souvent elles affirmaient des choses contradictoires et erronées « Dehors ces immigrés qui nous volent nos emplois », « Vive la Creuse libre », « Arrêtons de maintenir les immigrés dans des cages », « Sans Hope, la France serait plus riche »… Il y en avait pour tous les goûts. Le gouvernement français se rendit compte rapidement que les meneurs avaient été manipulés dans la pure tradition anglo-saxonne et il se prépara à une contre offensive. Marc Couturier préparait également une contre manifestation pour le lendemain avec les gens de Hope qui exprimeraient leur plaisir de vivre dans ce nouveau pays. Mais les troubles avaient été parfaitement menés et avant même que le président de Hope n’ait eu le temps de riposter, une trentaine de bombes faisaient plus de trois mille morts parmi les manifestants anti Hope. Personne ne savait qui avait posé ces bombes. Les lobbies américains ? Les mafias ? Les terroristes ? Les chasseurs de tourterelles ? Les personnes contre l’existence de Hope, utilisèrent ces morts à des fins politiques en accusant les habitants du nouveau pays de vouloir tuer les français. Dans le même temps, certains extrémistes promirent la mort à tous ceux qui oseraient soutenir l’extension de Hope, avec dans la foulée, le meurtre d’une dizaine de personnes prises au hasard. Il fallait bien prouver qu’on ne plaisantait pas !

Marc Couturier voyait la situation lui échapper car ses opposants utilisaient les techniques de Staline ou d’Hitler en accusant leurs ennemis de leurs forfaits. Comment lutter contre de tels êtres dont le pouvoir financier est sans limite et qui n’ont aucun respect de la vie humaine ? Après un moment d’abattement, le président se ressaisit et décida d’organiser sa contre manifestation en demandant des mesures de sécurité draconiennes. Celle-ci fut un échec lamentable car la population de Hope terrorisée était venue peu nombreuse et une nouvelle bombe explosa faisant trois cents nouvelles victimes. Dans ce climat de terreur, les gens ne souhaitaient plus quitter leur maison et ils n’osaient plus s’exprimer en leur nom sur les forums de la démocratie participative. Evidemment, on pouvait se créer une identité virtuelle mais elles étaient peu utilisées et à la fin de l’hiver, seules de rares personnes avaient le courage de soutenir Hope. Fin mars, le camp du « oui » à l’élargissement ne possédait plus que trois points d’avance dans les sondages.


Article rédigé par: Julien Bourlon le 12/06/09
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