Un phare dans l'océan

Jasur et Parveen se marient


Marc Couturier allait de succès en succès avec ses nouvelles lois qui avaient été adoptées par le peuple souverain et l’extension de Hope qui avaient été votée par le gouvernement français et les hopiens. Les douze nouvelles villes accueilleraient leurs 12 millions d’habitants en janvier 2025 et parmi elles, « New Vegas » et « Spirit » seraient les nouveaux symboles de la révolution en marche. En octobre 2023, Parveen ne se souciait pas trop de ces changements qui transformaient le monde irréversiblement car l’éducation de ses enfants, son nouveau poste de comptable et l’organisation de l’anniversaire de Jasur occupaient tout son temps. Elle revoyait aussi Feruza qui faisait un stage pour la compagnie d’électricité de Hope. La jeune femme de 18 ans se sentait très impliquée et consacrait de nombreuses heures à réfléchir à l’amélioration des usines solaires installées dans le Sahara dont le rendement était trop faible. Le 2 octobre 2023, l’ouverture en grande pompe du câble sous-marin entre l’Algérie et la France pour acheminer l’électricité produite dans le désert du Sahara n’était qu’une étape vers l’utilisation d’une énergie respectueuse des générations futures. Feruza ne le savait pas encore mais elle participerait grandement à l’amélioration de la production d’énergie solaire qui donnerait un peu de sursis à nos descendants pour s’adapter aux changements climatiques.

Parveen fit une belle surprise pour les 30 ans de Jasur. Elle loua un bus à deux étages qui comportait une boîte de nuit et un salon de réception pour une capacité de 50 places. Les principaux amis de Jasur étaient présents et vers 19 heures quand le jeune commissaire sortit du commissariat, il trouva le bus qui l’attendait. Parveen, parfaitement apprêtée et souriant joyeusement, était devant l’entrée du véhicule avec un petit cadeau. Jasur l’ouvrit puis entra dans le bus pour lancer la fête par un discours plein d’émotion. C’était la première fois qu’il recevait une telle marque d’amitié et après ses remerciements, il serra Parveen dans ses bras avec beaucoup de chaleur. Cette dernière avait porté son dévolu sur lui et elle profita de ce moment de flottement pour l’embrasser. Le jeune homme se laissa faire avant de saluer tous les invités. Même s’il eut un mot pour chacun, il fit rapidement le tour pour retrouver la seule personne qui lui importait en cet instant : Parveen. Il l’embrassa avec fougue et passa le reste de la soirée avec la belle indienne dans ses bras. Pendant ce temps, le bus roulait en direction de Paris qui était à moins de deux heures trente de route de la ville Energie. Cette soirée fut certainement la plus belle de sa vie avec le décor fascinant de la ville lumière, l’amitié humaine qu’il ressentait autour de lui et son amour naissant pour Parveen.

Quelques mois plus tard, Jasur avait appris à connaître les trois enfants de sa nouvelle compagne. Il y avait Mahindra, un garçon de onze ans, passionné de bateaux et en échec scolaire, Gagan, un jeune adolescent de treize ans qui aimait la danse et Bimala, l’aînée de quatorze ans qui travaillait énormément à l’école et ne semblait pas s’intéresser aux garçons. Depuis ce premier baiser avec Parveen, Jasur passait beaucoup de temps chez elle et suivait principalement Bimala qui ne prenait jamais de vacances. L’école hopienne était complètement différente de ce qui existait jusqu’à présent avec des professeurs au service des élèves au lieu d’être au service d’un système. Il y avait une dizaine de matières enseignées dont la principale était l’apprentissage de la liberté basée sur l’histoire des civilisations, des philosophies et des religions. Outre les disciplines enseignées, tout était différent avec une école unique entre six ans et l’obtention du BAC qui pouvait avoir lieu dès treize ans pour les plus talentueux. L’école n’était plus découpée en classes d’âge mais en classes de niveau par matière. Celles-ci étaient divisées en deux cent modules avec des examens que l’élève pouvait passer chaque semaine pour atteindre le module suivant. Ainsi un élève pouvait être module 30 en anglais et 122 en mathématiques et les classes homogènes pour le niveau, étaient très hétérogènes au niveau des âges. Tous les mois, les élèves passaient un examen général pour vérifier la solidité des acquis et en cas de mauvaises notes, ils devaient aller à des cours de rattrapage donnés par les élèves ayant bien réussi aux examens. Ces derniers étaient payés et en fonction des notes données par leurs élèves temporaires, ils pouvaient continuer à enseigner ou non. Les professeurs étaient rémunérés en fonction des résultats de leurs élèves mais aussi en fonction des notes que ceux-ci leurs donnaient. Ils signaient un contrat avec l’école qui pouvait les renvoyer pour faute grave ou incompétence, mais les meilleurs étaient payés des fortunes car toutes les écoles se les arrachaient. Chaque directeur d’école recevait une enveloppe budgétaire de l’état qu’il dépensait comme il l’entendait avec bien évidemment un budget salaires très important car c’est pour les professeurs que venaient les élèves qui pouvaient choisir librement leur école. L’école Hopienne avait été pensée de manière complètement différente de l’école française car officiellement, il fallait intégrer tous les nouveaux élèves dont les niveaux étaient très divers pour une même classe d’âge. Officieusement, la nouvelle école était testée pour être ensuite étendue à la France. L’école hopienne avait une autre particularité puisqu’elle ne fermait jamais avec la possibilité de suivre des cours 52 semaines par an. Chacun pouvait aller à son rythme avec un minimum de 35 semaines de cours annuel pour chaque élève.

Bimala s’était prise de passion pour l’école et sur les quinze derniers mois, elle n’avait pris que trois semaines de vacances. Petit à petit, elle rattrapait son retard sur la moyenne des élèves car elle était arrivée à douze ans sans savoir écrire ni parler français. Son travail acharné n’était pas perturbé par des sollicitations extérieures que les faibles revenus de sa mère ne permettaient pas et notamment des vacances qu’elle ne pouvait pas payer. Jasur lui en avait bien trouvé, en compagnie d’une famille catholique française prête à la prendre en charge gratuitement, mais Bimala avait refusé pour ne jamais rien devoir à personne.

En février 2024, la nouvelle famille recomposée déménagea pour habiter dans le grand appartement de Jasur et le jeune couple se maria en juin. C’était un mariage civil car Jasur ne souhaitait pas que Parveen, de confession hindoue, se convertisse à sa religion musulmane, rendant caduc tout mariage religieux car l’Islam n’autorise le mariage qu’entre musulmans. En juillet, le sort continua à les gâter avec Parveen, qui apprit qu’elle était enceinte d’une petite fille qui naquit en février 2025. Professionnellement, Jasur continuait à prendre du grade avec la responsabilité du commissariat de la future ville New Vegas où la petite famille déménagea en janvier 2025 lors de l’ouverture de la ville. Pour la première fois de leur vie, ils allaient vivre au bord de la mer car la nouvelle ville était bâtie sur une île artificielle entre Montpellier et Marseille.


Article rédigé par: Julien Bourlon le 09/06/09
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